FSG/SFG Estavayer-le-Lac, d’hier à aujourd’hui
1880 – 1899 :
C’est en juin 1880 qu’est fondée la Société fédérale de gymnastique d’Estavayer-le-Lac.
Les membres fondateurs sont Messieurs Pfeiffer, Reinle, Fach et Schaer, ainsi que le Dr Volmar.
La première séance du comité a lieu au café Hafner. Deux candidats sont présentés à cette première assemblée, soit MM. Fritz Koeckly et Louis Monney.
Le Conseil communal présidé par M. A. Chassot, avocat, décide d’accorder l’accès de la place de gymnastique à l’usage des écoles (place de Moudon) à la nouvelle société, sous la surveillance du Dr Volmar.
Dans le premier procès-verbal, il est mentionné que « le comité a décidé d’exiger de tous les membres de la société le plus grand respect du beau sexe. »
La société de gymnastique a pour but de « développer chez ses membres les forces corporelles indispensables aux défenseurs de la patrie, de resserrer entre eux les liens d’amitié et d’entretenir les sentiments patriotiques, de cultiver l’art de la gymnastique d’après les règles de la science. »
Les vingt premières années de la société sont faites de hauts et de bas, avec de magnifiques productions réalisées dans les différents concours cantonaux, mais aussi la radiation ou l’expulsion de certains membres ainsi que le décès, en 1883, d’un gymnaste suite à un accident au reck.
Cette période est aussi marquée par des difficultés financières, les sources de revenus n’étant ni nombreuses ni abondantes – pour exemple la cotisation mensuelle est alors de 30 centimes – et les concours organisés n’apportant que peu/pas de bénéfice.
1900 – 1919
En 1900, la section compte 19 actifs. Afin de gagner davantage la sympathie de la population à leur cause, les gymnastes s’ingénient à préparer des soirées qui connaissent plein succès. Entre 1905 et 1910, la société plonge dans une profonde léthargie et se vide de ses membres. Elle reprend son envol en 1910 et comporte à nouveau une trentaine d’adhérents, avec à sa présidence M. Alfred Brasey, instituteur.
En 1911 est organisée la Fête de gymnastique à Estavayer. Dans son discours, M. le préfet Corboud mentionne que « les gymnastes seront toujours les premiers en cas de péril, à défendre notre patrie menacée de toute la force de leurs bras ».
Dans un autre discours, M. le Dr. Ducotterd invite les autorités communales d’Estavayer, à décider dans un avenir prochain, la construction d’une halle de gymnastique.
En 1914, la mobilisation générale désorganise la société et ce sont 14 jeunes qui répondent à l’appel du pays.
1920 – 1939
Malgré une difficulté constante de trouver un local d’entraînement adéquat (les gymnastes s’entraînent successivement dans l’hôpital actuel, sous la Place de Moudon, à la salle du château, de la Grenette, dans une dépendance de la Fleur-de-Lys et enfin à côté de l’école enfantine. La section participe à de nombreux concours et organise, en 1934, le Carnaval staviacois, sous la supervision du moniteur Divernois, très apprécié par les membres de la société pour ses compétences méthodologiques et humaines. En 1936, la section compte 58 membres, soit 22 actifs, 21 pupilles (création du groupe en 1933) et 15 dames (création du groupe en 1934). En 1939, ce sont quelques pupillettes qui agrandissent encore la section par l’intégration de leur groupe. C’est d’ailleurs en cette même année qu’est organisée la Fête cantonale de gymnastique à Estavayer.
Cette période faste pour la SFG est en grande partie due à un homme, M. Henri Rossier-Carrard, qui a œuvré pour la société avec une fidélité exemplaire pendant plus de quarante ans.
1940 – 1959
Le nouveau président M. Jacques Bullet donne une assise plus ferme à la société, amenant une conception plus virile influencée par ses capacités d’ordre militaire, et conduisant certains gymnastes à des résultats de portée nationale voire internationale. Deux noms staviacois se distinguent lors des diverses cérémonies protocolaires : Aloys Pittet et Marcel Thomas.
En 1948, la section « Hommes » est créée. Deux ans plus tard, les effectifs sont les suivants : 28 actifs, 17 dames, 26 pupilles, 20 pupillettes, 12 hommes ; soit au total 103 membres.
René Corminboeuf, moniteur exemplaire (et plus tard membre du comité), amène de nombreux gymnastes vers des performances de premier plan.
C’est également durant cette période que le besoin récurrent d’un local d’entraînement est assouvi pour la SFG Estavayer. Un article de La Liberté parle de cette nouvelle halle : « Au mois de septembre 1944, le Conseil général d’Estavayer-le-Lac décidait la construction d’une halle de gymnastique qui devait servir non seulement aux gymnastes, mais également aux enfants des écoles et aux élèves des instituts de la ville. Les difficultés de construction durant la période de guerre retardèrent les travaux et ce n’est qu’en 1947 que les travaux purent commencer, selon les plans de MM. Rosset et Matthey, architectes, à Fribourg ».
Il s’agit alors de la salle de gym du Casino. Celle-ci permet désormais la tenue de la soirée de gym annuelle en ses murs.
1960 – 1980
Les sociétés ne peuvent demeurer stagnantes alors que les hommes changent. Trop de facilités dans le genre de vie n’ont pas été des plus propices à la pratique du sport, lui qui est fait de discipline et d’endurance. Les jeunes ressentent plus d’attirance vers des équipes de football qui vivent essentiellement de compétitions et de déplacements. Pourtant à l’heure du centenaire, la section staviacoise de la SFG a fière allure et se présente avec une vitalité renouvelée.
En 1961, à la Fête romande de Fribourg, c’est André Bise qui se distingue dans la course de 70m, obtenant l’excellent chrono de 8’’8.
En 1970, Jacques Bullet quitte la présidence après 25 ans de service ; jamais encore un président n’avait exercé sa fonction durant une telle durée. Le poste est alors repris par M. Joseph Fasel.
Le manque de salle d’entraînement se fait progressivement ressentir et c’est en 1977 que l’utilisation de la halle de l’Ecole secondaire ainsi que son aménagement extérieur est permise. Cette année-là voit aussi la démission de M. Joseph Fasel, qui quitte la présidence, reprise alors par M. Bruno Muggler.
Parallèlement à la section des dames actives, il se constitue un groupement d’hommes, les aînés des actifs (leur admission dans la SFG est datée de 1970), qui conduit à un retour dans la société les « anciennes gloires » de la gymnastique staviacoise.
En 1980, c’est la grande fête du Centenaire de la SFG Estavayer, préparée avec soin par un comité d’organisation des plus impliqués. A cette occasion, une brochure retraçant ces cent ans est réalisée par M. Hilaire Plancherel.
1980 – 1999
En 1985, la Société fédérale de gymnastique (SFG, fondée en 1832) ainsi que l’Association suisse de gymnastique féminine (ASGF, fondée en 1908) fusionnent pour former la Fédération suisse de gymnastique (FSG).
Durant cette période, la section prend le nom de FSG Estavayer-Lully, car cette dernière commune met à disposition sa halle de gym ainsi que ses aménagements extérieurs pour les entraînements d’athlétisme notamment ; c’est en effet durant cette fin de siècle que de nouvelles disciplines comme l’athlétisme sont intégrées à la société.
C’est d’ailleurs en 1990 qu’a lieu la première édition de la Coupe de Noël, course populaire organisée par un comité composé de membres de la FSG locale.
2000 – aujoud’hui
La présidence, au début des années 2000, est tenue par M. Dominique Aebischer, ancien coureur de fond de haut niveau, et une mention particulière peut être décernée à Mme Marie-Jeanne Truckenbrod, gymnaste, puis membre du comité et monitrice pendant de nombreuses années.
La salle de sports triple de l’Amarante, construite en 2010, donne de nouvelles perspectives d’entraînements, avec plus d’espace à disposition.
La FSG Estavayer s’agrandit pour compter pas loin de 400 membres en 2019, répartis dans des groupes comme les parents-enfants, la gymnastiques aux agrès, l’athlétisme, le volleyball, le badminton ou encore le kin-ball (la liste n’est pas exhaustive).
Sources :
- Plancherel H. (1980), SFG Estavayer-le-Lac, 1880-1980, Centenaire de la Société Fédérale de Gymnastique. Imprimerie Butty S.A., 1470 Estavayer-le-Lac.
- Diverses archives (dont des P.V.)